Que signifie la densification des villes pour la conservation du patrimoine ?
C’était l’une des questions discutées lors de la conférence organisé par l’Association du patrimoine d’Aylmer à La Basoche le jeudi 1er décembre, 2022 par Valérie Ebacher (Conseillère – aménagement et urbanisme), et Catherine Craig-St-Louis (Coordonnatrice – aménagement du territoire et urbanisme), au nom de Vivre en Ville, un organisme de stratégies urbaines. La conférence s’est concentrée sur les façons dont des stratégies de densification bien planifiées peuvent favoriser le bien-être des résidents et l’épanouissement des espaces culturels.
La densification est un sujet chargé lorsqu’il s’agit de conservation du patrimoine. Elle est souvent associée à la perte ou à la dévalorisation des bâtiments et des espaces historiques. Cependant, le forum a exploré des moyens par lesquels les communautés peuvent tirer parti de la densification dans leurs quartiers pour promouvoir le potentiel piétonnier et créer des espaces culturels dynamiques afin d’accroître l’accès aux zones culturellement importantes. Les conférencières ont demandé si les projets de densification sont peut-être rejetés par les communautés parce que : a) on craint une perte de caractère du quartier, ou b) on s’inquiète de la qualité du projet ? ou c) tout ce qui précède!
Le revers de la médaille de l’urbanisme, selon Vivre en Ville, est l’étalement urbain. Cependant, l’étalement n’épargne pas nécessairement les bâtiments patrimoniaux, et peut contribuer à un manque d’action et d’innovation de la part des municipalités pour optimiser les quartiers existants.
Une question pertinente a été posée : » qu’est-ce qui sera considéré comme du patrimoine dans 100 ans ? « . Il semble difficile d’imaginer des bâtiments construits aujourd’hui qui résisteront à l’épreuve du temps. Cependant, les communautés ont un rôle déterminant à jouer pour que ce que nous bâtissons aujourd’hui contribue à la vitalité culturelle et au bien-être des générations futures. Lorsque nous envisageons la densification, y compris le besoin inévitable de logements abordables et d’infrastructures supplémentaires (telles que des écoles, des garderies, des parcs, des centres communautaires, des cliniques, des espaces commerciaux, etc.), comment pouvons-nous positionner nos bâtiments et espaces patrimoniaux comme des centres essentiels autour desquels des espaces de vie bien intégrés peuvent se développer ? Si les bâtiments patrimoniaux sont essentiels pour se souvenir de notre passé, quel rôle peuvent-ils jouer dans la construction de notre avenir ?
Un élément qui a retenu notre attention c’est « l’effet de vague » de la planification urbaine : lorsqu’une ville n’utilise pas de bonnes stratégies d’urbanisme, elle repousse ses résidents et affecte négativement la qualité de l’environnement urbain dans les villes voisines, et ainsi de suite. Par conséquent, les municipalités qui disposent des « meilleures pratiques » de densification dans leur boîte à outils seront les mieux préparées à réussir. Les questions sont passées de « quand et où la densification aura-t-elle lieu ? » à « qu’est-ce qu’une bonne densification et comment la réaliser ?”
Si les réponses sont souvent propres aux bâtiments, aux espaces et aux communautés en question, l’exploration de ces questions peut nous aider à mieux préparer l’avenir de notre patrimoine bâti.
L’événement a réuni un groupe diversifié de participants, dont des conseillers municipaux, des employés de la Ville de Gatineau, des membres de l’APA et de plusieurs associations de résidents de quartiers locales. Trois étudiants bénévoles de l’école secondaire locale se sont également joints à nous. Merci à tous ceux qui ont participé à l’événement !