Par : Micheline Lemieux et Luc Paquette   /   30 juin 2020

 

 Aylmer, un musée du patrimoine architectonique

Pour de nombreux voyageurs-architectoniques, les sites du patrimoine historique ou culturel offrent la possibilité d’être transportés à un autre moment ou lieu, plongeant les visiteurs dans un paysage en dehors de l’expérience contemporaine. Ce billet examinera l’histoire d’un Mies d’Aylmer qui, en mettant l’architecture historique à la disposition du public international, visaient à encourager le patriotisme et la fierté civique d’un patrimoine commun et à offrir une expérience «historique» aux visiteurs. Bien que la préservation et l’accessibilité soient considérées comme des exigences du patrimoine moderne, ces sites ont été créés pour accentuer la moralité ou l’éthique des générations précédentes, et n’ont été améliorés que plus tard pour encourager le tourisme.

Ces sites présentent donc une énigme d’interprétation intéressante, juxtaposée entre authenticité, reconstruction et revenus. Au centre de tout cela se trouve la reconstruction et la restauration architecturales en tant que toile de fond touristique, où les bâtiments authentiques offrent un paysage temporel imaginé. La suppression de bâtiments de leur site d’origine ou la restauration de bâtiments à un endroit et à une époque choisis contrastent avec de nombreuses pratiques modernes de préservation historique, en particulier la représentation authentique du contexte culturel d’un bâtiment. Ces bâtiments décontextualisés peuvent devenir des objets populaires de consommation touristique: des artefacts représentatifs de l’histoire, mais vécus singulièrement sans une compréhension plus large de leur création.

Patrimoine, authenticité et tourisme

L’histoire, simplement comprise comme une série documentée d’événements, est souvent utilisée comme preuve pour soutenir des identités et des traditions particulières. Alors que l’histoire n’est pas considérée comme «sans agenda», la production culturelle est à la base de l’interprétation du patrimoine personnel ou partagé. Là où l’histoire revendique l’objectivité, le patrimoine est subjectif et influence souvent la compréhension individuelle ou collective de l’histoire. Les participants au patrimoine sélectionnent des événements historiques, des personnes, des cultures ou des artefacts auxquels s’identifier, suggérant que le patrimoine est apparemment exclusif aux participants, l’histoire est pour tous, un patrimoine pour nous seuls. L’héritage ou la mémoire partagée aide à renforcer les liens de groupe et un lien ressenti avec l’histoire, mais à mesure que ces liens sont encouragés, l’interprétation de l’histoire peut être faussée lorsque des événements, des personnes ou des lieux sont choisis pour la présentation.

Un joyau mal-aimé – Le 100, boulevard Lucerne dévoile Mies Van der Rohe à la société Aylmer:

 

Les collaborateurs,

Micheline Lemieux, présidente de l’APA-AHA

Luc L. Paquette, prof, chercheur et lobbyiste-conseil

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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