Par : Micheline Lemieux et Luc Paquette   /   20 avril 2020

Un développement urbain sain grâce à la préservation, l’application et la prescription

Camarades,

Dans cette bataille contre un virus universel et l’ignorance,

je nous souhaite à tous l’altruisme, l’honnêteté et la tranquillité d’esprit.

Niveaux d’intégration de la santé dans la planification des villes et urbaine

L’expérience des villes de Conceptus a permis d’identifier trois niveaux distincts d’intégration de la santé dans la phase de planification.

Ces niveaux fournissent une classification simple du développement sain basée sur la pyramide de Maslow.

Le premier niveau est basique. C’est la reconnaissance du rôle essentiel de la vie des établissements: fourniture d’abris, accès à de la nourriture et à de l’eau propre, air frais et traitement efficace des eaux usées. C’est la prise de conscience que les villes industrielles du 19e siècle étaient hostiles à la santé, ce qui a conduit directement à une planification moderne. En Europe occidentale / Amérique du Nord, nous tenons surtout pour acquis que ce niveau primaire de planification / dépendance sanitaire est presque subliminal. Ailleurs, ce n’est pas toujours le cas. Les bidonvilles tentaculaires à haute densité manquent de services essentiels. Les maladies transmissibles sévissent. Une planification sanitaire efficace grâce à des établissements bien conçus est difficile à réaliser, submergée par le rythme de l’urbanisation.

Le deuxième niveau va au-delà de la santé environnementale. Il est reconnu que de nombreuses facettes de la planification et de la conception des établissements affectent la santé et le bien-être: les parcs des villes autrement denses offrent des possibilités d’activité physique, de contact avec la nature, d’air frais et de plaisir esthétique; les allocations soutiennent l’accès à des aliments frais et la cohésion sociale; les réseaux cyclables, encouragent une activité saine, un environnement plus sûr, une moindre dépendance à la voiture, l’équité d’accès et la lutte contre l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre; et les projets de rénovation des logements et de développement économique peuvent réduire les inégalités en matière de santé. Avec de tels projets, l’ajout de la santé est une dimension supplémentaire et attire un soutien politique supplémentaire. Cependant, l’efficacité de cette approche est fragmentée et limitée par les moteurs et les structures plus larges du développement économique et spatial, qui précipitent souvent des changements dans la direction opposée. Tel le projet au coin du boulevard Lucerne et Fraser, en plein coeur d’un écosystème. L’objectif de ce niveau est de s’attaquer aux résultats «en aval» d’une planification mal intégrée mais pas de s’attaquer aux moteurs «en amont».

Le troisième niveau est celui où la santé est pleinement intégrée au processus de planification. C’est ce que nous espérons que COVID19 nous enseignera. La planification de la santé et du bien-être devient un objectif fondamental des plans aux niveaux local, municipal et régional. Il s’intègre à d’autres thèmes fondamentaux de la durabilité environnementale, de la justice sociale et du développement économique. Ce niveau est beaucoup plus rare. Il s’appuie sur des programmes collaboratifs efficaces, se renforçant mutuellement, faisant le pont entre les ministères et les agences qui adoptent traditionnellement une mentalité cloisonnée. Il ne s’agit pas simplement que les unités de santé publique travaillent en étroite collaboration avec les planificateurs, mais que les responsables du logement, les gestionnaires d’espaces verts, les planificateurs de la régénération et des transports travaillent ensemble. En particulier, si la santé à long terme de la population est acceptée comme fondamentale pour l’urbanisme, il faut alors trouver des moyens de poursuivre des objectifs économiques sans créer de forme de peuplement malsaine.

Architecturalement, Micheline Lemieux et Luc L. Paquette

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